YEBA : artiste sincère et délicat
Brízida TorresDévoilé au public en 2014 grâce au projet "Dimension Jeunes Talents" initié par Festi'neuch, YEBA était à nouveau sur scène lors de cette 22ème édition. Rencontre avec ce jeune artiste neuchâtelois avec #Tellement de talent !
Tu as sauté dans le rap sans réfléchir ?
“Ouais, j’ai pas trop réfléchi. C’était naturel. Ça s’est fait spontanément. Depuis que j’ai 17 ans, j’ai commencé à écrire – quand j’avais 17 ans, j’ai commencé à écrire dans ma chambre – c’était juste pour faire des freestyles avec des copains. Petit à petit, ça a évolué.”
Tu es dans ta ville natale. De manière générale, si tu dois te produire quelque part, c’est plus facile de le faire devant des inconnu.e.s ou pas du tout ?
“Je trouve que c’est plus facile de le faire devant des gens que je ne connais pas. J’ai des amis qui écoutent beaucoup de rap et qui sont très critiques ! Après, c’est aussi cool, parce que ça met une bonne pression et j’ai des retours qui sont constructifs, ce qui me permet de m’améliorer. Quand j’ai affaire à un public qui est totalement inconnu, j’ai plus envie d’aller à sa rencontre.”
Pour parler de ta famille : est-ce qu’elle écoute du rap, ou pas du tout, à part ton projet ?
“Ma famille écoute très peu de rap, mais mes parents écoutent ce que je fais !”
Quand tu as dit à ta famille que tu faisais du rap sur scène, enfin plus juste dans ta chambre, elle en a pensé quoi ?
“Aucune remarque. Dans ma famille, j’ai des parents soutenants, et du moment que je fais quelque chose qui me plaît, ils sont derrière moi. Au début, mon père était le plus réticent, il ne comprenait tout simplement pas trop pourquoi je faisais ça ; mettre autant de temps et d’argent dans ce projet. Et maintenant, il en est fier !”
Et toi, tu te considères comme un rappeur, comme un chanteur ou comme un artiste ?
“Je me considère comme un artiste qui rappe hyper bien !” (rires)
Y a une question que tu aimerais qu’on te pose en tant qu’artiste, des questions ou des sujets dont tu aimes parler ?
“J’aime qu’on parle de musique plutôt que les à-côtés. Et si je devais faire passer un message, je dirais qu’il faut croire en ses rêves et si on s’y épanouit, ne pas avoir peur !”
Alors parlons musique ! J’ai l’impression que dans ta musique et dans tes paroles, il n’y a pas de vulgarité, mais plutôt de la sincérité…
“Dans la vie de tous les jours, je suis éducateur. Je ne peux pas dire d’insanités au travail. Mais après, pour parler du rap, je dirais que je ne trouve pas forcément utile d’avoir des mots crus pour faire passer le message que j’ai envie de faire passer.
Tu l’es dans la vraie vie ou pas (sincère) ?
“J’essaie le plus possible. […] Je suis hyper spontané. Je parle facilement de mes problèmes. J’ai la chance d’avoir un entourage qui est hyper solide et à qui je peux tout dire ! Cela me permet d’être sincère, tant dans ce cadre privé que professionnel.”
Est-ce que tu as conscience que la majorité des personnes qui écoutent du rap sont des jeunes ? Est-ce que tu écris pour ce public-là dans la phase de composition ?
“Je ne prends pas tous ces paramètres en compte quand j’écris. C’est plus sincère et spontané et je fais en fonction du moment, sur la façon dont je me sens. J’évacue ; ça me permet de me décharger sur la feuille. C’est l’essence de mon process en fait. Je mets tout ce que j’ai à mettre sur la feuille pour que ça me fasse du bien à moi déjà ; et après, je vais piocher dedans pour écrire.”
Toi, tu écris sur la feuille, à l’ordi ou tu enregistres ce que tu rappes et après, tu réécris ?
“Je n’ai pas de rituel. Des fois, j’écris chez moi sur du papier. Quand je suis dans le bus, j’écris sur mon téléphone. Au studio aussi, je n’ai pas de technique, pas de rituel.”
Est-ce que tu tentes de reproduire les morceaux enregistrés ou bien tu considères la scène comme un exercice à part entière ?
“J’aime bien réadapter les morceaux pour le live. Il y a 4 morceaux où Bouli (Baptiste Bouli Amstutz) vient faire de la guitare. C’est des morceaux qu’on a retravaillés pour la scène. Moi, j’aime bien être surpris quand je vais voir un artiste et voir un show plus qu’une playlist qui passe… Je trouve que c’est hyper important d’apporter quelque chose en plus au concert.”
C’est quoi ta vision ? Quel est le prochain move pour toi ?
“Ma vision, c’est de faire de la musique qui me plaît. Je n’irais pas plus loin. C’est ça avant tout. Bien sûr qu’il y a l’aspect positif de notre époque qui nous pousse à sortir constamment des choses… ça me pousse à travailler et à continuer de faire, toujours faire. Mais je fais attention à ne pas perdre la qualité et la sincérité. J’essaie de garder l’équilibre entre les deux !”