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interview 17.07.2023

Le côté AUST de la face

Matthias Vauthier

Que vous le connaissiez ou non, vous avez très certainement déjà entendu une création musicale de AUST. Mais qui se cache vraiment derrière cet artiste neuchâtelois qui est déjà passé dans vos oreilles lors d’un concert, d’un set en club ou au détour d’une publicité diffusée à l’international ? C’est le moment d’en savoir plus après un troisième passage apprécié lors de la 22ème édition de Festi’neuch.


Tijany Bacci est l’alter ego de cette bête de scène surnommée 🔗 AUST. Après avoir traversé l’Europe avec Chic and the Tramp, il court aujourd’hui à gauche à droite pour mettre en avant ce qu’il définit comme ses sons les plus aboutis. « Pour une fois, je suis toujours fier des onze titres de « The Beauty of Dying », mon premier album sorti en novembre 2022. Alors que normalement, je me lasse très rapidement de mes créations. »

L’artiste mentionne une certaine sensibilité musicale héritée de son père, lui qui était pianiste, quand on parle des origines de sa passion. « Mais j’ai découvert ça sur le tard. Donc il y a peut-être un truc dans les gènes, mais sans une véritable transmission père-fils. En revanche, il y a clairement une influence sur le style de musique, notamment de la part de Queen ou The Police que l’on écoutait en famille. »

Des sons tellement profonds et puissants

Depuis son apparition en 2015, AUST a choisi de se compliquer la vie en se confondant avec l’autre côté de la terre. « Ma musique est profonde, elle pourrait traverser le globe en son centre pour continuer avec l’absurde référence à l’Australie, » s’en amuse l’artiste. Dans tous les cas, les créations de AUST s’écoutent aussi bien en concert à Festi’neuch, la tête à l’envers aux antipodes ou dans un moment d’intense introspection. « On a aussi décrit ma musique comme immersive, probablement car je m’inspire de ces sentiments profonds que chacun développe à sa manière quand il écoute de la musique. »

« J’aime l’idée que ma musique transporte, qu’elle a la capacité de transcender, continue l’autodidacte. Mélanger le très puissant, au fragile, ou encore à la douceur. Tout dépend du contexte, de l’environnement ou de l’état d’esprit de la personne. Faire ressortir des sensations intenses, c’est mon objectif. En ce sens, que ce soit lors d’un moment pour soi ou en festival, je recherche cette profondeur avec un côté parfois dramatique, parfois triste ou même mélancolique. »

Un perfectionniste qui se lâche sur scène

Cette année à Festi’neuch, AUST avait prévu une surprise au public de La Marée. « Depuis quelques temps, je chante en live et c’était donc ma première fois aux Jeunes-Rives pour le public neuchâtelois. Je peux créer une connexion encore plus forte avec la foule et ainsi partager quelque chose de différent, » s’est encore réjouis celui qui donne de la voix sur son titre « Random ».

AUST et Tijany Bacci, c’est un peu les deux faces d’une pièce. Quand l’un exulte sur scène pour transmettre son énergie au public, l’autre passe des heures au calme en studio pour créer le son émotionnel qui emportera un peu ailleurs. « C’est une alchimie avec laquelle je dois jongler pour produire une ivresse sonore le temps d’un concert ou d’un moment pour soi. Mes deux facettes me permettent de toucher tout le monde, indépendamment du contexte, et d’inviter au voyage de l’esprit… » Jusqu’à l’AUST côté, le temps d’un instant.

📸 Albin Tissier