Entretien avec RAW
JoramC’est après leur concert à la Marée et juste avant la traditionnelle séance photo avec Sven de Almeida (article à lire ici : 🔗 Coulisses des portraits) que les trois membres du RAW nous ont accordé un entretien durant lequel nous avons parlé de leur projet (un peu) et de ce que c’est d’être musicien en 2023 (beaucoup).
Pour commencer on aborde le fait de jouer à la maison, la question peut sembler un peu bateau, mais elle est très révélatrice non seulement de l’importance de Festi’neuch pour les artistes locaux, mais aussi et surtout sur ce qui donne à ce genre de rendez-vous une saveur unique c’est très particulier de jouer devant presque que des têtes connues, tu sais que tu vas les recroiser et qu’ils vont certainement te poser des questions sur ce que tu as fait sur scène… alors c’est super de pouvoir avoir ce retour direct, mais pour moi c’est beaucoup plus stressant de jouer devant la famille que de parfaits inconnus. Et puis c’est stressant aussi parce que tu sais que si tu joues à la maison c’est un peu parce que tu as encore tes preuves à faire pour jouer à l’extérieur…
Logiquement cela nous amène à aborder les difficultés auxquelles sont confrontées les artistes lorsqu’ils cherchent à tourner à l’extérieur, à chercher une recette dont on connaît les ingrédients “plus tu joues, plus tu as de la chance d’être vue et donc d’avoir des dates“, mais dont la cuisine et surtout le dosage sont complexe à maîtriser, encore plus lorsque cela n’est pas forcement son métier. C’est un travail de trouver des dates et quand tu le fais toi-même en tant qu’artiste ça ne passe pas très bien, je remarque que ça ne fait pas sérieux… et de trouver un booker en ce moment c’est vraiment pas facile, c’est un peu le serpent qui se mange la queue. Donc si une personne a les compétences, mais surtout l’envie de s’occuper de nos sympathiques interlocuteurs du jour…
Petit à petit l’entretien part dans une autre direction, finalement quel que soit leur style musical, les artistes suisses sont tous.tes confronté.e.s aux mêmes problèmes, alors on continue de discuter, de chercher des pistes pour finalement arriver à la conclusion que l’on n’a pas de solution et qu’après tout, si ce que tu fais est bon tu trouveras toujours quelqu’un pour l’écouter, la méthode Coué a du bon, particulièrement les fins de week-end.
Arrive maintenant le temps des comparaisons, de parler d’avant et de maintenant, ça semble être une sorte de passage obligé quand des mecs aux barbes de plus en plus grisonnantes se rencontrent… Ce que l’on remarque de différent c’est que maintenant quand un groupe commence il a déjà son identité visuelle et que finalement de faire de la belle musique, de savoir jouer super bien d’un instrument c’est pas forcément le plus important et tant mieux ! Ça a permis de démocratiser la musique, mais ça a aussi généré beaucoup de contenu. C’est plus difficile de trouver des perles dans toute cette masse et de l’autre côté c’est difficile de se faire remarquer, de sortir du lot. Mais je ne pense pas que ce soit particulièrement plus difficile maintenant, chaque époque à ses spécificités, ses difficultés, avant internet je te rappelle que l’on devait trouver les contacts, faire des téléphones pour se présenter… maintenant c’est beaucoup plus facile de faire tout ça, c’est presque instantané, mais d’un autre côté tu es dans une masse tellement grande… ce n’est pas mieux ou moins bien, je crois que c’est juste différent.
Justement en parlant de ce qui est différent, qu’est-ce qui fait sortir RAW du lot, qui les différencie des autres ? Ce qui nous différencie… c’est notre côté analogique, on est clairement dans une ère où la musique est assistée par ordinateur alors que nous on fait les choses un peu comme dans les années 90, autant on est super ouverts sur tout ce qui se fait actuellement autant le projet RAW est vraiment travailler à l’ancienne, avec de vrais instruments, de vrais amplis. C’est donc de ce côté authentique, cru, qu’ils devraient leur nom ? Oui, mais pas que, il y a aussi une part d’heureux hasard qui font que les initiales de Raphaël Alexandre Weber former un nom de projet qui colle parfaitement à ce qu’ils font. Mais au fait, RAW c’est quoi ? Ce qui est vraiment très RAW dans ce projet c’est surtout la première chanson qui a fait que le projet à débuter, qui s’appelle Eclipse, que l’on joue maintenant de manière plus évoluée sur plus de 10 minutes en concert. À la base quand je l’ai composé elle durait déjà plus de 6 minutes, en version acoustique uniquement, ce qui doit certainement lui donner ce côté très brut… je pense que cette chanson pourrait résumer un peu tout le projet, cette chanson représente pour moi ce qu’est un truc très cru, très raw.
Voilà, vous savez maintenant ce que vous allez faire les 6 prochaines minutes :
