Des filles et des défis
AliciaUn démarrage au lendemain de la grève féministe, un sold out complet fin mars déjà, une météo radieuse durant les quatre journées du festival : Festi’neuch 2023 s’annonce déjà comme l’édition de tous les superlatifs ! L’occasion de faire un point avec Aude, responsable communication du festival, sur les défis de notre époque et dans le monde excitant de la musique événementielle.
Aude, l’année dernière déjà, Festi’neuch était le bon élève en matière de parité dans la programmation. C’est un point que l’on retrouve aujourd’hui…
“Oui bien sûr, cela fait partie des réflexions qui sont menées au sein du bureau lorsque la programmation est effectuée. La parité n’est jamais atteinte, mais on porte une attention particulière sur le fait qu’il y ait le plus de diversité possible. Cette année, il y a par exemple deux filles dans le programme Dimension Jeunes Talents, et c’est très rare, c’est donc 50% – 50% cette année et on en est très heureux ! Il y a aussi beaucoup de DJ’s femmes sur la scène du phare cette année. Beaucoup de facteurs entrent en jeu pour expliquer le fait que les femmes soient moins mises en avant dans le milieu. On est généralement encouragées à faire certains instruments, on ne va pas forcément être poussées à se mettre en avant, etc. Mais heureusement beaucoup de projets se développent en ce sens.”
Commencer un 15 juin, au lendemain de la grève des femmes, c’était aussi l’occasion de marquer le coup ?
“Oui, en 2019, on avait fait un énorme travail, car le 14 juin tombait en plein festival. Alors on avait fait très attention à la parité dans nos différents secteurs. Cette année, le festival débutait le lendemain de la grève, alors nous n’avons rien mis en place, mais c’est une cause qui tient à cœur au sein du bureau et les collègues masculins sont bien plus attentifs aujourd’hui qu’il y a quelques années. On communique beaucoup plus, c’est très intéressant.”
Avec un sold out très tôt, fin mars, cette année s’annonce déjà comme exceptionnelle, quelle a été votre réaction ? Et quels sont les défis qui attendent Festi’neuch après un tel exploit ?
“Tout est allé très vite, nous avons eu notre conférence de presse mi-mars et la semaine d’après, les chiffres de la billetterie se sont emballés. Le jeudi a été le premier jour complet et petit à petit, nous avons annoncé que le nombre de billets diminuait jusqu’à annoncer les sold out pour tous les jours. C’était très déstabilisant pour moi, car toutes les campagnes d’affichage et la diffusion des spots est programmée une année à l’avance et tout venait de partir ou allait juste commencer. Nous avons donc dû rediriger beaucoup de choses, mais j’étais aussi super fière, parce que cela s’est fait sans beaucoup de publicité. Je ne pense pas qu’on va arriver au stade où les billets s’arrachent en une journée, par contre j’imagine que certaines habitudes de consommation vont changer, car beaucoup de personnes ont été déçues de ne pas avoir de place. On aura donc certainement des personnes qui vont s’y prendre plus tôt pour acheter leur place. On ne va pas changer de stratégie maintenant à cause de ce sold out. Il faut continuer à construire sans se dire que nous avons gagné et qu’il n’y a plus qu’à mettre en vente pour vendre les billets. Beaucoup d’éléments entrent encore en jeu : la programmation, la météo, la concurrence, etc. Il faut continuer à travailler autant dur sans se dire que tout est ficelé ! Il y a beaucoup de défis comme le site des Jeunes-Rives qui sera en travaux, il y a aussi le souci de faire mieux. Mais le but est surtout d’arriver à l’équilibre et que le public soit content, qu’il passe un bon moment et que l’ambiance soit sereine, et surtout que nous puissions poursuivre l’organisation de notre festival.”