Au commencement
JoramChercher sans trouver, essayer, rater, essayer encore, rater encore, s’arrêter, observer, laisser venir, laisser venir, observer. 13 verbes à l’infinitif en guise d’introduction. Ni sujet ni adjectif, des verbes, à l’infinitif. Le verbe en introduction.
Il en va de même à l’ouverture de la première journée de votre festival, des milliers de verbes à l’infinitif et leur prédicat qui se baladent, cherchant leurs sujets. Des phrases se forment, se reformulent, tout va finalement très vite à l’échelle de la phrase, mais pour l’observateur externe qui cherche du sens il manque encore quelque, ce tout petit je ne sais quoi qui transformera cet immense cadavre exquis en une œuvre commune, mais pourtant unique. Alors l’observateur cherche sans trouver, encore… encore… puis s’arrête, observe et remarque. Le moment semble être arrivé, le temps gentiment se suspend, toute une foule qui en un instant disparaît, le site est comme vide, le chapiteau fourmille. Cela ne fait plus de doute maintenant, le début de notre histoire se conjuguera au temps d’Angèle.
Des milliers de phrases prennent alors leur envol et s’entrechoquent, l’observateur les voit, mais ne peut les saisir, tels des nuages elles sont insaisissables, elles naissent puis vont imprégner les mémoires, pour beaucoup ce seront les premiers souvenirs d’un concert nocturne. La fabrique de souvenirs est de nouveau en fonction et il suffit de regarder les lueurs dans les yeux de tous ces jeunes (et moins jeunes) qui s’illuminent quand on leur demande de nous raconter leur soirée pour voir. Alors on observe et on s’émerveille de toutes ces phrases composées par Festi’neuch sans même avoir à écrire un seul mot…
À monstre vite.
Joram, observateur d’un soir.