Festi’neuch et son bordu
RouquiniolAprès deux années durant lesquelles s’est invité un drôle de virus et qui a pris un peu toute la place, Festi’neuch a pu faire ses retrouvailles l’année passée avec son fidèle public. Et après presque deux ans de privation - le festival ayant mis sur pied une version spéciale en 2021 - l’émotion et la belle ambiance furent palpables entre les festivalier.e.s.
Et c’est reparti pour un tour, cette fois un peu plus dans la normalité des choses. Quoique, me direz-vous. Car pour cette édition 2023, Festi’neuch affiche complet depuis fin mars. Et autre point de détail, le site des Jeunes-Rives est entré dans une longue phase de transition, les travaux de réaménagement du site ayant débuté depuis quelques mois. À l’horizon 2027, Festi’neuch évoluera dans un écrin tout neuf, toujours au bord “de son” lac. C’est donc la dernière édition qui se déroulera dans une configuration bien connue des Neuchâtelois.es. Donc rassurez-vous, l’idée consiste à réaménager le site des Jeunes-Rives, de le végétaliser, d’y construire un restaurant et un café, ainsi que d’autres structures tout en y maintenant la capacité d’accueil pour votre festival préféré, et ce même durant la période des travaux. Cependant, c’est la dernière édition où “Le Chapiteau” se tiendra sur la fameuse “place rouge”, dont le nom est dû à la couleur du gravier fin qui la recouvre.
Durant son histoire, le festival a toujours eu lieu au bord du lac, plus ou moins près des rives, tout au plus à quelques dizaines de mètres près. La première, la troisième et quatrième édition ont eu lieu aux patinoires du littoral, alors que la seconde a eu lieu déjà sur les Jeunes-Rives, dans le cadre exceptionnel d’Expo 02. Ce n’est qu’à partir de 2005 que le festival s’est définitivement installé sur le site charmant qu’offre les Jeunes-Rives.
Festi’neuch entretient ainsi un rapport étroit avec son bord du lac. L’eau et l’été ont illustré les premières affiches, les Jeunes-Rives ont servi de décor à d’autres affiches plus récentes, le lac symbolisé de belle manière a décoré les t-shirts des bénévoles pour l’édition 2015, et ce même blog que vous lisez a porté le joli sobriquet le blogdu.
N’empêche… imaginons : à quoi pourrait diantre bien ressembler Festi’neuch sans son bordu ? À un vélo sans pédales ? Une canette sans gaz ? C’est pas parce qu’on est pas au bordu qu’on est à côté de la plaque. Mais imagine un peu : tu enlèves l’eau, puis le Plateau et les Alpes derrière… le désert quoi. Un burning man à Neuch ?
Et le lac, ce n’est pas que toute cette étendue d’eau mais bien tout ce qui va avec. Ses vents et ses nuages, comme en 2010 avec l’orage qui tournait autour du site pendant le concert de Bonobo sur “La Lacustre”. Les enfants et les moins jeunes qui se baignent dans l’eau devant la scène de “La Plage”. Ou encore les castors qui nagent tranquillou le soir devant les festivalier.e.s avec le coucher de soleil derrière.
Et les cygnes, on leur a demandé leur avis aux cygnes ? Comment feraient-ils si Festi’neuch n’était plus au bordu ? Des amis de la nature me disent dans l’oreillette qu’ils auront au moins la paix, mais mon penchant certain pour l’inclusivité me faire dire que ce serait sympa de les inviter si tout à coup ça se passait à la campagne.
Trêve d’imagination, redescendons de notre nuage : Festi’neuch sera toujours connecté à son bordu. Et y’a une chouette édition qui nous attend là. Tout est prêt, “y’a plus qu’à”, comme ils disent. Les entrées ont toutes trouvé d’heureux.ses propriétaires, le soleil devrait être au rendez-vous… what else finalement ? Petit.e.s gâté.e.s que vous êtes, que la fête soit belle !